1 er mai au Burkina:<< Pour les travailleurs, cette date est d’une importance capitale parce que…>>,Louis SAWADOGO, porte-parole de l’UAS/Oubritenga


Dans quelques heures les travailleurs du Burkina à l’instar des autres du monde entier célèbreront le 1er mai, date consacrée à la fête du travail. Cette date est célébrée chaque année et reste un moment important pour le monde du travail. En prélude à cette journée, nous avons été le jeudi 29 avril à la rencontre de Louis SAWADOGO, porte-parole de l’UAS /Oubritenga, également SG de la CGT-B/Oubritenga. Avec Louis SAWADOGO, nous sommes revenus sur l’historique de cette date ,abordé les défis auxquels font face les travailleurs mais aussi parlé des activités au menu de la commémoration de la fête du 1er mai de cette année2021.
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Yirimédia(YM) : Les travailleurs du Burkina comme ceux du monde entier célèbreront le 1er mai dans quelques jours , que représente cette date pour vous travailleurs ?

Louis SAWADOGO(LS) : Pour les travailleurs, cette date est d’une importance capitale parce que c’est un cadre pour les travailleurs de se retrouver, de se pencher sur leurs préoccupations. Si on revient sur l’historique, c’est 1886 à Chicago que des travailleurs ont été réprimés parce qu’ils réclamaient 8 heures de travail,8heures de sommeil,8 heures de loisir. Et cela a valu à ce que des travailleurs soient pendus, tués donc ils ont perdu du lourd tribut dans cette lutte. Pour se souvenir d’abord de cette lutte, les travailleurs se sont organisés dans les différents pays. Et aujourd’hui à travers le monde entier les gens commémorent d’une manière générale cette date. À partir de cette date les travailleurs ont pris conscience que s’ils s’organisent, ils auront des acquis.

YM : Mais aujourd’hui, le 1 er mai aujourd’hui, est-ce une fête, une commémoration ou comment est-ce qu’on peut l’appeler exactement ?

LS : Pour nous syndicalistes, nous évitons le terme « fête », parce que à travers l’historique même de cette date, on ne peut pas parler de fête. Maintenant nous étions dans la révolution industrielle au 19è siècle ou le patronat avait vraiment une résistance farouche à ce que les travailleurs aient des acquis, il va de soi que la bourgeoisie, transforment cette commémoration en fête comme les autres dates historiques comme le 8 mars.

YM : Après plusieurs années de commémoration, quels sont les acquis au compte du 1er mai ?
LS : D’abord le fait de pouvoir de commémorer le 1er mai, c’est un acquis, ça y va d’une lutte. Puisqu’il y a une journée dédiée aux travailleurs, au travail, on se penche sur nos préoccupations. Aussi j’avais parlé de 8 heures de travail,8 heures de sommeil,8heures de loisir. Parce qu’il faut rappeler qu’avant cela, les ouvriers n’avaient pas de jours de repos même les dimanches. Ce que nous avons aujourd’hui en termes de temps de travail, ce que nous avons à travers tous les pays en termes de liberté de manifestation, liberté de se syndiquer dans nos lieux de travail, on peut les mettre à l’actif du 1er mai

YM : Présentement, quels sont les défis auxquels les syndicats du Burkina font face ?
LS : Les défis au Burkina sont énormes. Nous avions parlé de l’IUTS qui est un défi. Déjà quand nous prenons le code du travail en lui-même,il a des insuffisances. Je prends par l’exemple des contrats à durée déterminée, le code du travail dit que le patron peut renouveler le contrat à volonté, N fois jusqu’à ce qu’on considère que c’est exagéré. Le renouvellement des contrats n’est pas plafonné, ça c’est un problème surtout pour les travailleurs du privé. Et depuis 2012, les travailleurs du privé n’ont pas eu augmentation de salaire. C’est un défi pour nous parce que nous estimons que s’il y a évolution au niveau du public, il faut qu’il y ait un changement au niveau du privé.

YM : Vous aviez parlé de la question de l’IUTS, est-ce qu’on peut affirmer que les syndicats ont perdu la lutte face au gouvernement ?
LS : La question de l’IUTS n’est pas une bataille perdue. Parce que nous l’avions dit à plusieurs reprises, cette lutte sera dure, longue et même éprouvante. C’est pour dire qu’à tout moment la question va revenir. Nous allons inscrire cela dans nos plateformes, dans nos cahiers de doléances, et que nous allons toujours discuter avec le gouvernement, pour ce qui est de nos responsables au niveau national.

YM : Pour le 1er mai de cette année 2021, qu’est ce qui est au menu de la commémoration ?
LS : À Ouagadougou, il est prévu une marche en direction du siège de la CNSS, après il y aura meeting à la bourse du travail. Au niveau local ,à Ziniaré il est prévu une assemblée générale où nous allons discuter de notre cahier de doléances .Un cahier de doléances que nous avons déposé depuis 2018,il y a eu des échanges au niveau du haut-commissariat ,il y a des réponses ,nous allons examiner ces réponses ,nous allons aussi échanger entre nous sur la situation nationale du monde du travail ,et de la société d’une manière générale ,parce que vous savez qu’il y a eu des augmentations tout azimut des produits de première nécessité .

YM : Pour terminer, quel est votre mot à l’endroit des travailleurs de la province ?
LS : C’est de leur dire qu’il est très nécessaire, pour toute couche fondamentale de s’organiser, de se former pour que nous puissions poursuivre la lutte. Parce que la lutte, elle est permanente. Parce que les acquis que nous avons engrangés, peuvent être retirés, parce qu’on a vu tout récemment les augmentations du prix du carburant, de bouteille de gaz. C’est pour nous interpeler que nous devons veiller, nous devons lutter.

Entretien réalisé par Le citoyen

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