Sociologue de formation, Pascal COMPAORE est arrivé à la tête de la mairie de Ziniaré le 28 juin 2016, une année après la transition politique. Très vite, il va entreprendre de nombreux chantiers, et sera distingué à plus de quatre fois par les autorités pour ses performances en termes de bonne gouvernance. Mais depuis la dissolution des conseils municipaux en février 2022, l’ancien maire de Ziniaré s’est reconverti dans le consulting sur les questions de gouvernance locale, mais aussi dans l’écriture d’un livre pour partager son expérience. Dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé, le 20 décembre 2022, Pascal COMPAORE nous parle de son passage à la tête de la commune, des bisbilles au sein de son parti le CDP, mais également de son livre dont il vient de faire paraître.
Lisez plutôt !
Yirimédia : Pascal Compaoré, ancien maire de la commune de Ziniaré, c’est ce que beaucoup connaissent de vous. Est-ce que vous pouvez mieux vous présenter à nos lecteurs ?
Pascal Compaoré (P.C) : merci pour cette opportunité que vous m’offrez, une fois de plus de dire qui je suis, de dire ce que je fais. Avant de répondre à votre question, permettez –moi d’avoir une pensée pieuse à toutes les victimes du terrorisme et souhaiter le prompt rétablissement aux blessés. Je voudrais aussi adresser mes encouragements les plus soutenus aux forces de défense et de sécurité aux volontaires qui combattent nuit et jour contre le terrorisme. Comme vous l’aviez dit, je suis Pascal COMPAORE, fils d’un paysan, né dans la belle commune de Ziniaré, village de Nakamtenga 1. Je suis sociologue de formation, je peux dire, je suis coach, je suis formateur. Et je suis le manager général du cabinet Confort Office Owen S.A.R.L qui intervient dans le domaine de la décentralisation, de la bonne gouvernance, des appui-conseils et du plaidoyer. Je suis l’ancien–le récent maire de la commune urbaine de Ziniaré du 28 juin 2016 au 01 février 2022. Donc je suis marié, père de trois enfants, mais j’ai aussi en charge un enfant adoptif et aussi en charge un enfant en conflit avec la loi. Voici grosso modo qui je suis.
Yirimédia : Parlez-nous de votre parcours scolaire et professionnel, qu’est-ce que vous aviez fait ?
P. C : il faut se dire que grâce à mon papa, j’ai commencé l’école primaire aux AVV, c’était l’école primaire publique Bloc aménagée. Parce que quand on dit AVV, ce sont les aménagements des vallées des volta, vous savez qu’après la guerre Burkina –Mali et la grande sécheresse de 1974, il y a eu une politique de l’Etat qui a consisté à peupler des zones en vue de créer des zones agricoles et de créer de greniers pour les populations. Le papa est allé dans les AVV en 1970, et j’ai fréquenté l’école de Linoghin B. A l’issue de cela, j’ai obtenu le CEP en 1992, et je suis arrivé au lycée Bassy. A Ziniaré, ce n’était pas facile, pour ceux qui connaissaient Ziniaré en son temps. En 1992, ceux connaissent, savent qu’il une pénurie d’eau dans la commune. Nous étions obligés d’amener des pousse-pousse dans les puits, ou parfois aller dans les forages attendre la nuit tardive pour chercher l’eau et pour revenir pour étudier ce n’était pas facile. Malgré cet état vaille que vaille nous avions cheminé pour avoir le BEPC et à l’issue terminer pour avoir le BAC série A4. Et j’ai choisi la sociologie comme filière, et Dieu faisant nous avions pu de 2002 à 2006 obtenir la licence, et faire un Master en suivi –évaluation des projets de développement à l’Université de Turin. De retour de l’Université de Turin, j’ai commencé à être animateur dans une ONG, après l’animateur, j’ai été superviseur des activités des animateurs qui intervenaient dans le domaine de l’organisation des producteurs, l’accompagnement des femmes en AGR. Trois ans après, j’ai été promu coordonnateur de ce même projet ou j’ai été coordonnateur jusqu’en 2016. Pendant ce temps, l’association des municipalités a lancé le recrutement d’un secrétaire permanent où j’ai postulé et j’ai été retenu. Donc j’étais coordonnateur au comité Nongtaaba et secrétaire permanent de l’association des municipalités du Burkina section du Plateau Central. C’est cela jusqu’en 2014 avec l’insurrection populaire, les collectivités ont été dissoutes et que les délégations spéciales ont été mises en place. Au cours d’une rencontre des OSC de la province pour désigner leur représentant au niveau des communes, j’ai été désigné avec un autre représentant à siéger au niveau de la délégation spéciale de Ziniaré. Et quand je suis arrivé au niveau de la délégation spéciale au cours de la première session de mise en place du bureau, j’ai été, en tout cas, élu Premier vice-président. Moi, je maîtrisais beaucoup le milieu associatif, le milieu social, mais le milieu politique, les décisions dans le cadre dans le cadre de la décentralisation, je ne m’y connaissais pas, mais j’ai dit qui veut peut. Et nous avons travaillé jusqu’en 2016, la fin de la délégation spéciale avec les élections de mai 2016. C’est à six (06) mois des élections que moi, j’ai démissionné pour m’engager en politique, et je suis reparti au niveau de mon village et quand je suis arrivé au niveau de mon parti, il fallait commencer par les primaires et nous étions 05, je suis passé. Nous sommes arrivés maintenant à l’élection du maire, là, c’était le 22 juin 2016, il y avait deux candidats : un de l’opposition, et moi de la majorité parce qu’on avait 71 conseillers sur 117. Et après avoir battu campagne, j’ai été élu maire le 22 juin 2016 avec 72 voix sur 117. Il y a eu des hauts et des bas, il y a eu des appréhensions, des leçons, mais nous avions abordé avec sérénité.
Yirimédia : on sait que Ziniaré est réputé être un bastion du CDP, comment un jeune de votre âge a pu réellement avoir la confiance des populations ?
P.C : J’ai juste demandé la bénédiction de mon défunt père quand j’ai commencé à m’engager. Je lui ai dit, je rentre dans un milieu où les gens appellent un milieu des loups, j’ai demandé à ce qu’il puisse me donner sa bénédiction, il a accepté. Je partais en me disant, pour servir, il ne faut pas se demander « est-ce que là où on part, il y a des loups ? », non il n’y a pas seulement des loups il y a ces cœurs aimables, il y a des modèles dans ces sphères. J’ai commencé par le village à expliquer ce que je compte faire et ce que je sais faire, à mon parti, j’ai expliqué. Au début, ils se disaient, c’était un novice politique, il était jeune, mais d’autres ont dit dans le monde associatif, on a vu comment il se décarcassait pour la population, il mérite notre accompagnement. Je peux vous dire que je me plais dans la politique.
Yirimédia : la date du 22 juin 2016 (date de son élection), comment vous l’aviez vécue ?
P.C : mais j’ai fait pratiquement une semaine sans dormir. Pour arriver au 22 juin, ce n’était pas facile. La nuit du 21 juin à une heure du matin, on m’a réveillé pour me dire qu’il y avait un groupe de mon parti politique qui s’était réuni pour aller à l’encontre des directives du parti politique pour voter contre moi le lendemain matin. Ce n’était pas facile. J’étais avec mon noyau, on échangeait donc on s’est levé encore pour re-mobiliser les troupes. Je partais le matin, le 22 juin sans avoir la certitude d’être élu parce que vu ce qui s’est passé la veille. Mais quand on est arrivé, au niveau de mon parti, j’étais le seul candidat et au niveau de l’opposition, il y avait le second candidat, à partir de cet instant, je me suis dit, je serai élu. Donc c’est pour vous dire que ce n’est pas une messe où on savait l’heure du début et de la fin.
Yirimédia : Cette année 2022, deux coups d’Etat militaires, nous a vu l’ère Damiba, actuellement c’est l’ère Traoré que nous vivons, vous, quelle est votre analyse de la gestion de cette nouvelle transition ?
P.C : Moi étant un acteur de développement, et un acteur de décentralisation, c’est un coup dur. Je pense qu’un coup d’Etat est à condamner par nous les démocrates parce qu’il mettait fin aux règles démocratiques, et surtout aussi cela a mis fin à notre mandat. Et nous l’avons condamné à son temps. Et nous avons dit que la décentralisation est constitutionnelle, à ce niveau ça montre que nous avons un devoir. Nous avons la décentralisation comme la voie la meilleure en matière de développement. Donc nous voyons que c’est un autre coup d’Etat, et comme je l’ai dit, j’ai l’impression qu’il y a deux coups d’Etats : le coup d’Etat politique et le coup d’Etat en matière de décentralisation. Parce que vous vous souvenez qu’avec l’insurrection populaire, il y a aussi la dissolution des collectivités territoriales pour moi c’est un coup à la décentralisation et avec ce coup d’Etat qui vient encore mettre fin à la décentralisation. C’est vrai qu’il y a des structures qui sont venues comme la délégation spéciale qui sont là. Mais regardez comment ses membres fonctionnent. Parce qu’ils n’ont pas cette légitimé populaire pour pouvoir décider donc pour dire que nous condamner. Mais nous voyons qu’il y a des faits, parce que j’ai dit certes il faut condamner mais il faudra aussi en tant que citoyen surtout en tant que sociologue de chercher à savoir les causes, analyser les causes, pister les solutions et chercher à proposer des solutions. Les coups d’Etats, certes, est-ce qu’on a cherché à savoir les causes au Burkina. Je crois que les sociologues en ont fait des propositions, c’est de voir cela pour que nous puissions arriver à un moment à dire qu’au Burkina c’est un havre de paix, un pays constitutionnel normal qui fonctionne avec des institutions fortes.
Yirimédia : En tant que maire, une gestion que vous aviez consignée dans un document, que vous d’ailleurs présenté au public, dites-nous qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce document ?
P.C : J’ai pris fonction le 28 juin 2016, avant cela j’ai eu l’honneur et le plaisir de rencontrer un homme pétri de talents, il faut l’approcher pour savoir qui, il est, c’est docteur Poussi SAWADOGO historien, diplomate, communicateur, coach-formateur. C’est lui que j’ai rencontré, et j’étais de bons termes avec lui. Pendant mon mandat, la première année nous avions élaboré le plan communal de développement, après avoir élaboré le PCD, le conseil municipal m’a autorisé à rencontrer les forces de la commune à Ouagadougou au CBC. C’est en ce moment que j’ai demandé à Docteur Poussi SAWADOGO pour venir modérer cette rencontre d’échanges avec les forces vives. A l’issue de la rencontre, M. Poussi m’a dit : « Monsieur le maire vous voulez impacter votre génération, je souhaiterai qu’à la fin de votre mandat vous écriviez un livre pour partager votre expérience avec la nouvelle génération. » Donc vous voyez quelqu’un à qui tu dois beaucoup du respect, qui te dis cela moi je l’ai pris comme un test psychologique, et à chaque je me posais la question : est-ce que je pouvais écrire, est-ce que j’allais pouvoir le satisfaire à sa demande ? Voilà d’où l’idée est venue le texte. J’ai constaté aussi qu’il y a un manque. Il n’y a pas un document comme cela ou vous allez voir un élu local ou national qui présente son expérience, non. C’est facile, ce n’est pas facile, tu ne sais pas où aller. C’est pourquoi j’ai dit il faut qu’on fasse quelque chose, et nous avons essayé de mettre ce document en place.
Yirimédia : Le 24 janvier 2022, on met fin aux actions de monsieur le maire Pascal COMPAORE, comment vous l’aviez vécu, cette dissolution des conseils municipaux ?
P.C : Il faut dire que nous avions eu la chance parce que matériellement mon mandat prenait fin le 27 juin 2021.Donc c’est pour vous dire que j’ai pu terminer mon mandat. J’étais au niveau du prolongement du mandat que l’Assemblée avait conféré aux collectivités. Déjà qu’on a fini le mandat, nous, on s’est dit que notre mandat est fini maintenant ce que nous sommes en train de faire c’est de travailler pour préparer l’autre mandat, l’autre équipe qui doit venir. Et j’ai dit quand on est autorité, il faut savoir qu’à certain moment tu dois partir. Le 24 janvier, effectivement nous avons appris mais la dissolution n’est pas venue le 24 janvier. Après le 24 janvier l’administration fonctionnait normalement, mais je peux vous assurer sans langue de bois qu’à partir du 24 j’avais dit à mes adjoints de préparer leurs affaires, de préparer leurs différents bureaux, pour pouvoir libérer. Et je sous assure, le décret a été signé le premier février, la lecture a été faite le 02 février et le 03 matin je suis allé, j’ai juste pris mes bouquins et je suis allé chez moi tranquillement. Et je me suis dit ainsi va la vie, il ne faudra pas que l’on dise c’est l’autre qui est la cause de mon malheur. Il faut se dire qu’est-ce que qu’on peut faire pour être résilient dans cette situation et revenir plus fort.
Yirimédia : Justement 2021 fut une année ou le 11 décembre devait se tenir dans l’Oubritenga, la région du Plateau Central, Ziniaré qui est la grande commune. Vous qui aviez été maire à l’époque il y a eu des manifestations, les réalisations n’étaient pas à temps, les gens ne voulaient pas qu’on bâcler le 11decembre, dites-nous comment aviez vécu l’organisation ?
P.C : Elle était très fastidieuse, il y a eu des ennuis. C’est l’occasion de remercier les autorités en son temps. Ce n’était pas facile, franchement parce qu’il fallait avoir les reins solides pour pouvoir résister à cela. Il y avait en tout cas beaucoup de sollicitations parce qu’il y avait beaucoup de chantiers qui commençaient au même moment qu’il fallait suivre. J’ai su que les gens se sont donnés corps et âme pour que les choses puissent avancer. Tout ce qui a été programmé, nous, au niveau région, au niveau communal, nous étions que des exécutants. L’ordre de commencer, de recruter les partenaires, de réceptionner telle ou telle chose : c’était au niveau Etat. Notre rôle en tant que collectivité c’était de designer les sites éventuels qui pouvaient abriter telle infrastructure ou telle autre. C’est ce qui a été fait. Donc c’est pour vous dire que beaucoup de choses ont été faites. Quand vous regardez dans la ville, il y a un changement qualitatif. J’ai dit aussi la qualité des infrastructures en tant que maire, je ne peux pas vous dire que la qualité est assurée à 100%, parce que je ne suis pas un technicien. Mais je peux dire que de nos suivis, il est ressorti des techniciens que le cahier de charges a été respecté. De ce que je vois des autres communes chefs-lieux de régions, pour le moment ce qui a été réalisé à Ziniaré semble être le meilleur. Certes il y a certaines infrastructures qui ne sont pas achevées mais celles qui sont achevées, sont agréables à voir et ça donne une meilleure visibilité de la belle ville de Ziniaré. Le seul remord c’est la non-tenue des festivités du essentiellement à l’insécurité. Sinon nous pensons que Ziniaré aura toujours son 11 décembre, on a bon espoir que la situation se tranquillisera et nous pourrons recélébrer le 11 décembre
Yirimédia : Vous êtes passés au conseil municipal de Ziniaré, ils sont nombreux, ceux qui ont apprécié votre passage. Quelles ont été les grandes réalisations que vous aviez eu à faire ? Si Pascal COMPAORE venait à être réélu, qu’est-ce qui vous tient réellement à cœur ?
P.C : La liste, elle ne peut pas être exhaustive. Réellement, on a mouillé le maillot. On a travaillé avec notre cœur pour la ville de Ziniaré. C’est l’occasion de dire merci aux 117 conseillers qui ont travaillé pour la ville de Ziniaré sans coloration politique. Je n’ai pas été l’objet d’une motion de défiance, non. Nous n’avons pas eu de délibérations ou ça été voté contre, non. A chaque fois s’il y a des délibérations, de façon unanime on trouve le consensus et on avance. Alors, dans tous les domaines, les blocs de compétences transférés, nous avons impacté, je dis bien nous avions impacté la vie de nos concitoyens. Il n’y a pas un domaine où nous n’avons pas agi. L’éducation quand vous regardez, nous avons en cinq ans construit plus de cinquante salles de classe, au niveau de la santé il y a trois CSPS fonctionnels qui ont été ouverts. Vous voyez ? Il y a un autre ou nous avons complété des infrastructures et procéder à son ouverture, donc quatre (Moutti, Ipala, Taonsgo). Quand vous prenez au niveau de la jeunesse, des femmes, nous avons impacté. La coupe d’élu local, chaque année il y a la foire sylvopastorale par les femmes Nous avons pu avoir un projet de la coopération décentralisée qui a accompagné des jeunes avec des financements, nous avons travaillé à réorganiser les associations. Les femmes ont eu d’appui en matériels. Chaque année il y a eu des dotations annuelles d’accompagnement financier aux personnes du troisième âge. Le pavage de la cour de la mairie c’est nous qui l’avions fait, quand vous regardez l’entrée principale de la ville c’est nous. Il n’y avait pas service social à la mairie, il n’y avait pas la questure, mais nous les avions créés. « Ziniaré ville propre », le concept a été lancé, ça a pris. Vous aviez vu que Ziniaré a un cimetière municipal, nous l’avons fait à Laongo et même sur une superficie consistante de deux hectares et demies. Et tout ce que nous avions au niveau du 11 décembre couronner tous nos efforts. Allez-y au niveau des villages, parlez du conseil municipal 2016-2022 du maire Pascal COMPAORE, ils vous diront qu’ils connaissent. J’ai fait le tour de tous les 53 villages et les 05 secteurs. Il n’y a pas ce village ou on ne me connait pas.
Yirimédia : Au sein de votre parti politique, le CDP il y a toujours des bisbilles entre deux camps, l’aile dite historique et l’aile dite futuriste. Vous êtes de quel camp ?
P.C : Je vous dis merci. On m’a déjà posé cette question. Moi je suis de l’aile progressiste. Je vous dis l’aile progressiste. Pour vous dire que je suis un maire légal et légaliste. J’étais un maire légal et légaliste, moi j’étais un élu d’un parti politique ou j’avais un président en qui je reconnais, nous avons travaillé, à un certain moment il y a eu des difficultés : futuristes contre historiques. Le président Blaise COMPAORE est arrivé, j’ai eu la chance de le rencontrer avec d’autres nous avons échangé. Il nous a donné des orientations, il nous a donné des conseils et nous sommes dans cette dynamique. Il nous a dit de travailler de telle sorte que le parti soit unifié. Voilà pourquoi vous aviez vu qu’au niveau de la province, nous n’avons pas pris position pour tel bord ou tel bord. Nous avons dit, nous sommes avec le président Blaise COMPAORE. De nos jours, le parti a un récépissé, il est reconnu. Et si tu es un ancien maire d’un parti politique, c’est un parti qui a une reconnaissance. A partir de ce postulat vous savez la position du maire Pascal.
Yirimédia : Nous voulons que ça sort de votre bouche, donc vous êtes du camp de Eddie KOMBOIGO ?
P.C : C’est vous qui le dites.
Yirimédia : Est-ce qu’il y a eu des tentatives, est-ce que vous vous êtes mis dans la tête un jour de quitter le parti de Blaise COMPAORE ?
P.C : Pour le moment non. Mais ce n’est pas exclu. Je vais vous dire, pas parce que moi je ne serai pas du CDP que je serai contre le président Blaise COMPAORE. Et ceux aussi qui sont avec le président Blaise COMPAORE ce n’est pas tout ceux qui sont du CDP, la réalité est tout autre. Il faut qu’on fasse une autre analyse. Moi je suis dans un parti politique pour pouvoir accompagner, poser des actes pour pouvoir impacter ma génération. Je suis dans un parti politique ou j’ai la parole, ou je peux défendre mes idées, où on prend en compte mes idées Dès lors que toutes ces conditions ne sont pas réunies, je me ferai le devoir après un examen minutieux de conscience, et un examen de mes capacités relationnelles, de mes capacités à trouver un autre parti. Mais je peux vous dire qu’à l’heure actuelle, au moment où je parle je suis toujours un fervent militant du CDP.
Yirimédia : Comment vous appréciez la gestion du capitaine Ibrahim TRAORE ?
P.C : Nous tous qui sommes là, nous avons qu’un seul vœu, c’est la sécurisation du pays. C’est le retour à la paix. Parce que si on dit on apprécie, il fait des bons, non, allons-y à l’objectif. Quel est notre objectif, c’est recouvrer la paix. Est ce qu’il est sur de bonnes voies ? C’est ce que nous devrons voir. Et nous devrons savoir que nous devrons aller. Est-ce que le pays va passer tout le temps à changer de dirigeants ? Je pose la question. Est-ce qu’on va passer au Burkina-Faso à être comme un laboratoire de coups d’Etats. Je pense qu’à un certain moment donné, on se serre les coudes, on se dise il faut qu’on accompagne les autorités pour que nous pussions arriver à bouter hors du pays le terrorisme. Nous devrons conjuguer nos efforts pour accompagner les autorités actuelles dans cette marche glorieuse. Nous sommes dans cette dynamique.
Yirimédia : Quel est votre appel à l’endroit du peuple burkinabè en ces moments difficiles de l’histoire de notre pays ?
PC : Vous savez hein, on n’a pas deux pays. On a qu’un seul pays, et on a une seule vie. C’est pour vous dire que, mon appel c’est à l’union des cœurs, il faut qu’on s’accepte. Mon appel c’est à ce que l’on se mobilise, à ce nous pussions aller à la réconciliation. Mon appel c’est que nous travaillons à ce que tous les fils et toutes les filles du Burkina qu’ils soient au pays ou hors puissent se retrouver pour parler du développement inclusif, participatif du Burkina-Faso. Pour que nous pussions avoir un Burkina-Faso unifié, prospère. C’est cela je veux. Pour ma part je ne ménage aucun effort pour accompagner les autorités. A tous les appels des autorités j’ai répondu présent, d’abord pour l’effort de guerre, j’ai donné ma contribution, ensuite les inscriptions pour les volontaires je me suis inscrit pour être volontaire. C’est pour dire que à chaque fois que le pays appelle, je réponds présent.
Entretien réalisé par Alassane OUEDRAOGO