La délégation spéciale de Ziniaré a décidé de mettre fin à la chienlit au marché central de la ville. Cette sortie effectuée par la commission de développement local le vendredi 28 juillet 2023 dernier vise à assainir le fichier des infrastructures marchandes de la commune. La mission, conduite par le président de la commission, Monsieur Pousbila OUEDRAOGO, est soutenue par des agents des services du trésor.
L’objectif de la commission Environnement et développement durable de la mairie de Ziniaré est de rendre le fichier des infrastructures marchandes de la ville fiable et exploitable. Dans cette optique, le président de la commission accompagné d’agents techniques a conduit une opération de vérification le 28 juillet dernier au marché de la ville.
Vers 11 heures, Pousbila OUEDRAOGO et ses collaborateurs ont débuté l’opération qui a consisté à faire le tour des différents hangars et boutiques du marché pour identifier ceux qui ne sont pas à jour de loyer et exiger le règlement de leurs crédits. L’équipe s’est également intéressée à l’entretien de ces infrastructures par les commerçants.
Lors de cette opération, la commission a été désagréablement surprise par un comportement condamnable. Une commerçante, que nous appellerons B.A, a transformé deux étals voisins au sien en toilettes, utilisant ainsi l’infrastructure pour des usages inappropriés. De plus, cette commerçante âgée d’environ soixante ans n’était pas à jour de son loyer.
Valentin NACOULMA, agent au Trésor de Ziniaré, déclare : “La vieille exploite malheureusement jusqu’à 04 hangars, et même chez elle on a des difficultés pour faire des recouvrements. Non seulement elle ne paie pas, mais elle occupe aussi l’espace. Elle se lave au marché, elle fait tout, il y a des choses que je ne peux pas dire.”
Un autre commerçant du marché, Mahamadou Ilboudo, est venu solder une dette datant de 2015, soit 7 ans d’impayés. Interrogé, il explique : “Je signale que moi je suis à jour. C’est pour quelqu’un d’autre que je suis venu régler. Je pense que c’est à cause du manque de marché qu’on n’arrive pas à régler à temps. Le crédit date de 2015.”
Roselyne Compaoré, coiffeuse au marché central, loue un local auprès de l’attributaire officiel en versant 10 000 F CFA par mois. Cependant, l’attributaire retient 7 500 F et ne verse que 2 500 F à la collectivité, soit le loyer officiel.
L’équipe a fait face à plusieurs problèmes au cours de cette opération, notamment le recouvrement des loyers en retard, l’installation anarchique de certains commerçants et la non-occupation des boutiques par les vrais attributaires.
Ousséni NEBIE, Chef de service des recettes au Trésor de Ziniaré, explique : “La plupart du temps, vous arrivez dans les boutiques et vous constatez que ce ne sont pas les vrais attributaires qui les occupent. Les premiers attributaires les ont revendues, d’autres les ont prises et les ont mises en location. Certains commerçants crient au manque de marché, mais il faut comprendre que le commerce se fait aussi en dehors du marché, et ceux qui sont à l’intérieur disent qu’ils n’arrivent pas à rentabiliser pour pouvoir payer le loyer.“
Face à ces problèmes, Pousbila OUÉDRAOGO promet de prendre des mesures urgentes et adéquates. L’une des mesures envisagées est le retrait de certaines boutiques pour les attribuer à ceux qui en ont besoin. Le président de la commission de développement local a déclaré : “Certaines boutiques seront retirées parce que les gens les ont prises depuis 2017, 2018 et ne paient pas. Nous allons les retirer pour les donner à ceux qui en ont besoin.“
La police municipale, qui participait également à la mission, a saisi l’occasion pour interpeller et sensibiliser certains usagers qui circulaient au sein du marché avec leurs engins.
L’équipe a quitté le marché vers 13h40, tout en rappelant aux commerçants l’importance d’une bonne organisation du marché.
Alassane OUÉDRAOGO et Jacob OUÉDRAOGO