Assistance aux détenus :Notre présence leur donne une motivation,cela permet de remonter le moral.Issa Sawadogo, président de l’APAID.

Souvent il y a une catégorie de la population qui est oubliée, delaissée ou simplement mise au banc de la société. Il s’agit des personnes détenues dans les maisons d’arrêt et de correction.L’association islamique pour l’assistance aux detenus (AIPAD) est née donc pour permettre à ces personnes de jouir toujours de certains de leurs droits même en étant en détention.Issa Sawadogo,le président de L’APAID/Oubritenga,nous explique dans cet entretien,qu’il nous a accordé les missions de l’association,leur collaboration avec le monde judiciaire et il évoque par ailleurs les difficultés rencontrées.

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Issa Sawadogo, président de l’APAID

Yirimedia(Y.M):Pouvez-vous nous dire depuis quand l’association islamique pour l’assistance aux detenus (AIPAD) existe?

Issa Sawadogo (I.S): L’ AIPAD existe à Ziniare 27 décembre 2020, de façon officielle. L’AIPAD est une association islamique pour l’assistance aux detenus qui existe depuis 2012 au niveau national.

 

Y.M: Quels sont les objectifs que cette association poursuit ?

I.S: Les objectifs de l’APAID sont entre autre, d’aider les frères musulmans qui sont en détention au niveau des maisons d’arrêt et d’avoir aussi leurs droits, bien vrai qu’ils sont en porte-à-faux avec la loi , mais ils ne sont pas exemptés de leur devoir islamique et même moral, l’association dans ce sens travaille pour aider ces personnes à jouir toujours de leurs droits et de leurs devoirs. En ce sens que si un frère est détenu, il doit toujours prier, chercher la science donc nous partons leur donner des documents pour lire, et en leur envoyant des imams pour les prêches et il y a des cours hebdomadaires qui sont aussi organisés à leur profit. Donc ce sont les objectifs que l’AIPAD s’est fixés, et travaille en symbiose avec ses sympathisants, à fin de les réaliser.

 

Y.M: Est ce que, dans les difficultés que rencontrent certains des détenus avec la chaîne judiciaire, vous pouvez intervenir ,si oui? comment?

I.S: Les frères qui sont détenus là-bas éprouvent pas mal de difficultés, d’autres c’est dans leurs dossiers, d’autres ce sont des problèmes de santé .Si c’est un problème de gestion de leur dossier, on a notre aumonier qui est là-bas en la personne de El hadj Moussa Tiendrebeogo qui entre en contact avec le procureur pour faciliter le traitement adéquat de leurs dossiers.Quant aux problèmes de santé, il y a un infirmier qui est là-bas, mais souvent pour honorer les ordonnances ça pause problème, donc si un tel cas se produisait, on se réunissait pour voir comment honorer ces ordonnances.

 

Y.M: Quelles sont les activités que vous menez de façon régulière?

 I.S: Les activités que nous menons de façon régulière sont d’abord les cours religieux. Un imam part faire chaque mardi de 13h à 15h assurer ces cours. Mais aussi, chaque vendredi, un imam part officier la prière à la maison d’arrêt. Disons que pendant le mois de ramadan, notre association fait de son possible, pour leur trouver de la nourriture pour la rupture du jeûne le soir, et les matins pour jeûner. À la fin du jeûne un repas est fait pour tous les détenus, idem pour les fêtes de tabaski. D’autres activités comme, les journées de la solidarité , journées au cours desquelles, nous faisons des dons en nature, en espèce , ce sont les activités que nous mènons pour le moment.

Photo de famille après un don à la maison d’arrêt de Ziniaré

Y.M: Comment les détenus qui sont les bénéficiaires de vos actions accueillent vos différentes prestations ?

 I.S: Le fait de nous voir venir leur rendre visite, les rend heureux, n’en parlons pas de venir avec un petit cadeau, en tout cas il nous cachent pas leur joie immense. De ce côté, notre présence leur donne une motivation, en tout cas ils nous invintent à toujours leur rendre visite, car cela permet de remonter le moral.

 

Y.M:Quelles sont les difficultés, auxquelles vous faites face dans votre élan d’assistance aux détenus?

I.S: Les difficultés, vraiment il faut dire que ça ne manque vu que c’est une structure qui vient de naître, qui a beaucoup d’ambitions, avec peu de moyens. Il n y a pas un bailleur de fonds qui finance l’association, il n y a pas de financement standard, donc il faut se dire que ce sont les cotisations de ses membres, les quêtes qu’on organise dans les mosquées et chez les commerçants en ville qu’on arrive à avoir un peu, mais c’est toujours insuffisant. D’autres difficultés, sont que, il y a certaines personnes qui n’ont pas compris. Ils vont dire que, un tel a volé , un tel a fait ça(acte répréhensible :NDLR) et on l’a jeté en prison et vous voulez encore l’aider. Ils n’essayent pas d’analyser la situation avant de parler, donc ça demande souvent un peu de retenue, sinon il y a pas mal de difficultés.

 

Y.M: Dites-nous, qui peut être membre de votre association?

I.S:Les membres de l’association, comme je l’ai dit,c’est une association islamique, donc l’association ouvre ses portes à toute personne mais de préférence les musulmans, pour être en tout cas des membre actif. Maintenant qui veut aider l’association, en tout cas, elle est ouverte à toute personne . Celui qui a un bien, qui a des conseils peut être membre de cette association.

 

Y.M :Mais est ce que, il y a des réalités dans notre milieu carcéral que votre association a contribué à résoudre?

I.S: Disons qu’à ziniare ici, avant la création de l’AIPAD ,il n’y avait pas un aumonier, mais avec la création de l’AIPAD en décembre 2020, l’aumonier joue maintenant le rôle de cordon ombilical entre le détenu et l’administration judiciaire. Ce qui fait que les detenus exposent leurs problèmes que ça soit d’ordre administratif ou financier, et ce dernier essaie de joindre l’administration ou de joindre leurs familles pour pouvoir résoudre ces problèmes.

 

Y.M: Comment se passe la collaboration entre vous et la chaîne judiciaire?

I.S: Disons qu’à ce niveau, la collaboration est parfaite, on se comprend très bien, chaque fois qu’on demande pour intervenir, en tout cas, il n’y a pas d’objection. La collaboration est vraiment parfaite et la chaîne judiciaire est compréhensive là dessus, d’autant plus que, nous , nos actions leur viennent en aide puisqu’ils ne peuvent pas couvrir tous les besoins des detenus , donc ils ne feront qu’accompagner et encourager des associations comme comme celle que fait l’AIPAD.

 

Y.M: pour terminer, est ce que vous avez un appel particulier à lancer?

I.S: Je vais demander à quiconque qui aurait entendu, les messages de l’AIPAD, qu’il vienne pour qu’on puisse travailler ensemble, parceque qui dit detenu, on s’est pas, aujourd’hui on est dehors, on est libre mais demain ça peut être nous. Donc je vais inviter tous ceux, qui auront entendu ce message, qu’ils viennent pour qu’on puisse travailler ensemble , pour aider nos frères,nos enfants, nos parents qui ont eu peut être une fois dans leur vie fauté un peu. Et ça ne veut pas dire qu’on doit les laisser parce qu’ ils ont fauté, c’est une manière pour eux , de se remettre en cause ,raison pour laquelle on doit pas les abandonner. On doit unir nos forces pour les soutenir et notre action peut même changer beaucoup de gens et à l’issue de leur prison peuvent encore intégrer la société, et travailler pour le développement de leur famille et de leur pays tout entier.

Entretien réalisé par Le Citoyen

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