Lutte contre le terrorisme :Le CISC ne veut pas des VDP et des Koglweogo

À l’occasion du troisième anniversaire du massacre de Yirgou, le Collectif contre l’impunité et la Stigmatisation des Communautés (CICS), a tenu une conférence de presse ce jeudi 23 décembre 2021 à Ouagadougou pour dérouler le programme. C’est l’occasion pour le CICS de se prononcer sur la situation sécuritaire et nationale.

Les membres du CISC

« Aujourd’hui, la crise a entrainé plus de 1 500 000 déplacés internes, la fermeture de près de 3000 écoles (soit 10% des écoles),un quart des enfants n’ont plus accès à l’école au niveau nationale et des pertes du contrôle de l’autorité de l’Etat de portions importantes du territoire national. Cette situation a entraîné aussi une hausse de l’insécurité alimentaire, et une explosion des violences basées sur le genre (VBG) à l’encontre des femmes et des filles », c’est l’état de la situation sécuritaire au Burkina dépeint par le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC).

Les hommes de médias à la conférence

«  Si le phénomène d’insécurité semblait jusque-là circonscrit dans les régions de l’Est, du Sahel, du Nord, de la Boucle du Mouhoun, il faudra désormais y ajouter les régions des Cascades, du Sud-Ouest, du Centre-Est qui sont aujourd’hui de plus en plus touchées », a fait savoir le secrétaire général du CISC Daouda Diallo. Pour lui, la spirale de la violence à l’égard des populations civiles s’est accentuée depuis l’entrée en jeu des civils armés en l’occurrence des koglwéogos puis des volontaires pour la défense de la patrie VDP depuis janvier 2020 dans la lutte contre le terrorisme. « En cette année 2021, la tendance s’est poursuivie et même s’est aggravée avec le ciblage systématique des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ou des villages ayant installé des VDP par les groupes armés terroristes (GAT) », a-t-il indiqué.

Ainsi selon le CISC, on dénombre plusieurs attaques gravées dans la mémoire des burkinabè dont entre autres, celles de Solhan avec plus de 130 morts, Kodiel et une trentaine de morts, Inata avec au moins 58 morts, l’attaque du convoi sur l’axe Dori-Arbinda le 18 Août avec une cinquantaine de morts. En effet ces décombres macabres viennent s’ajouter à celle de Yirgou.

De tout ce qui précède le CISC, pointe du doigt la responsabilité de l’État. Pour eux la première erreur fut incontestablement la création de certaines milices armées ou groupes d’auto-défense Koglwéogos, ensuite leur parrainage politique ayant favorisé l’impunité dans le dossier Yirgou et autres cas similaires où ils sont accusés de commettre des exactions contre certaines communautés.

Aussi, la seconde erreur selon le CISC, a été de transvaser ces mêmes Koglwéogos de moralité douteuse ou colporteurs de violence dans les rangs des VDP après l’adoption de la loi relative à la création des VDP. « A cela, il faut ajouter la stigmatisation communautaire qui a déstructuré le tissu social et multiplié les conflits intercommunautaires », a fustigé le secrétaire général du CISC. La conférence a été l’occasion pour le CISC de dénoncer les propos attribués au député Abdoulaye Mossé, vice-président de l’Assemblée, qui appelait au cours d’une séance plénière à tout ‘’raser’’ au Sahel y compris les arbres et les animaux. « Quelle est l’utilité d’un territoire sans habitants ? Comment un responsable peut-il tenir de telles inepties ? », s’est interrogé Daouda Diallo.

En tout état de cause le CISC, invite le gouvernement à faire toute la lumière sur le massacre d’Inata, en sanctionnant tous les acteurs ayant livrés les braves soldats à la faim, à la soif et à l’ennemi.

Aussi il invite le gouvernement à auditer la gestion de la commande publique du ministère de la défense afin de mieux assainir le milieu et mieux équiper les FDS avec du matériel de qualité. Ils appellent également le gouvernement burkinabè, ses amis et partenaires à prendre la mesure de la colère qui gronde au sein de la population et à réorienter sa réponse à la crise plutôt que de céder à la facilité du tout-militaire qui a failli. Pour finir ils ont donné le chronogramme de la commémoration du 3e anniversaire du massacre de Yirgou. Il s’agit de l’organisation d’un panel sur le thème « Quels liens entre les violations des droits humains et la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso», le 08 janvier 2022, au CBC ; d’une journée des communautés à Boussouma en mi-janvier 2022 et d’une sortie pour assistance aux PDI dès début janvier 2022.

Rokia KOBRE

 

 

 

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