Dans le cadre des festivités du 11 décembre 2021 une conférence publique sur le thème << Réconciliation nationale et cohésion sociale : devoir et responsabilité de tous pour un développement durable du Burkina Faso >> a été organisée ce 13 novembre 2021 à Ziniaré.
Animée par le Ministre chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré,cette conférence permet de Marquer le début d’une série de conférences publiques devant se tenir au Plateau-Central, région hôte du 11 décembre.
En cette matinée du 13 novembre 2021, la cour du gouvernorat du plateau central grouille du monde. Autorités et populations sont venues honorer de leur présence à cette cérémonie inaugurale de lancement du programme des conférences du 11décembre.
<<Discuter des problèmes et des solutions en mettant en avant l’intérêt commun>>, tel est le crédo du ministre d’État chargé de la réconciliation qui prône le vivre ensemble.
C’est un secret de Polichinelle de dire que le Burkina Faso connait depuis plusieurs années des attaques terroristes et une instabilité sécuritaire dans certaines de ses régions. Les derniers faits qui témoignent de cela est la mort des policiers tombés en embuscade sur la route de l’Essakane. Cela pour dire que la fête de l’indépendance se tient dans un contexte sécuritaire sans précédent.
Pour cette question de l’heure,et qui tient en l’avenir du pays, la réconciliation nationale repose sur l’engagement de tous les fils et filles de la nation. Pour Zéphirin Diabré, l’anniversaire de l’indépendance a toujours été un moment historique, le temps du << renouvellement de notre conscience et notre confiance en notre nation. >>
Le besoin de bâtir un Burkina Faso fort, uni et solidaire pour affronter les défis présents et futurs s’impose à chacun de ,à en croire M.Diabré.
Durant presque une heure de temps, le “reconciliateur” comme on pourrait l’appeler a tenu toute l’assistance en haleine. La fumée d’une lueur d’espoir enfumait tous les visages du public qui se prétait aux propos de Zephirin Diabré.
Sur les 5 600 dossiers du HCRUN, 87% relèvent de la réconciliation socio-administrative
Des concertations ont eu lieu dans toutes les communes du pays et ont permis de << recenser les conflits et tensions de réconciliation >> et une synthèse de ces concertations ont mis en relief la pluralité et la complexité des conflits à dominance sociopolitique, sécuritaire et socio-communautaire.
L’ensemble des conflits et tensions recensés ont permis au département de Zéphirin Diabré de catégoriser la réconciliation. La première catégorie est sociopolitique et renvoie aux querelles politiques. Elle s’est manifestée par les coups d’État, les crimes de sang, l’insurrection. La deuxième catégorie est socio-communautaire avec des conflits fonciers, des conflits liés aux exploitations agro-pastorales, à la délimitation territoriale, les conflits ethniques et de légitimité. Pour ce dernier cas, la situation des deux (02) rois à l’Est divise les populations en deux (02) blocs. La troisième catégorie de réconsiliation est celle liée aux problèmes du terrorisme avec la communautarisation sécuritaire où “Kogl-wéogo et Dozo” se jettent des pierres. Pour la quatrième catégorie qui est socio-administrative, le ministre a rappelé que sur les 5 600 dossiers déposés au HCRUN, 87% sont logés dans cette catégorie. La cinquième catégorie est économique et financière avec un État fort qui semble écraser sa population. La dernière catégorie renvoie à la réconciliation citoyenne qui porte sur l’ensemble des problèmes de la société où il est question du développement inégal entre les différentes régions du pays, de la question du genre.
Le grand rendez-vous est celui du forum national prévu pour se tenir du 17 au 23 janvier où les stratégies proposées et un pacte de vivre ensemble seront adoptés.
Le respect du triptyque Vérité-Justice-Réconciliation est l’un des principes essentiels pour aboutir à une vraie réconciliation. Selon le ministre, ce n’est pas<< quelque chose de mécanique >> parce qu’il importe de rétablir les faits. Ensuite, la justice doit être comprise non pas dans son sens moderne mais dans son sens générique. La justice moderne est lente et a des complications. Il y a d’autres formes de justice et il faut trouver les moyens pour que celui à qui le tord a été fait,laisse tomber. Il y a des sujets qu’on ne peut pas traiter par la justice moderne.
Cheik Aziz OUEDRAOGO