Dans le cadre de ses efforts pour promouvoir la santé et l’autonomie financière des femmes déplacées internes, l’association Yiikri a organisé une session de formation sur la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables.
La formation, qui s’est déroulée du 14 au 15 février 2024 à la Maison de la Femme de Ziniaré, a réuni vingt déplacées internes de la province de l’Oubritenga. Son objectif est de permettre aux participantes d’acquérir des compétences pratiques pour fabriquer leurs propres serviettes hygiéniques, favorisant ainsi leur autonomie financière et leur santé.
La gestion hygiénique des menstruations demeure un défi dans de nombreuses sociétés, souvent entourée de tabous et de stigmatisation. Cette situation a un impact significatif sur la santé des femmes et la scolarité des jeunes filles des déplacés internes. Pour y remédier, l’association Yiikri s’est engagée dans la sensibilisation et la formation.
Bibata SINARE, présidente de l’association Yiikri, a témoigné de la réalité vécue par certaines déplacées internes qui, faute de moyens appropriés, préfèrent s’isoler en période de menstruation. “Certaines femmes déplacées préfèrent aller passer leur temps en brousse pendant les menstrues car ne sachant comment s’y prendre” . La formation vise donc à fournir une solution pratique à cette problématique, tout en favorisant l’autonomie financière des participantes.
En plus de l’enjeu sanitaire que représente cette formation, elle vise également, selon les initiatrices, à fournir une autonomie financière aux femmes déplacées internes. Pendant ces deux jours, les participantes ont appris à confectionner elles-mêmes des serviettes hygiéniques réutilisables en utilisant des matériaux locaux. “Ces serviettes sont incomparables”, nous confie Mme Biba Claudine Onadja, l’une des formatrices, sur les avantages de ce type de serviettes. “C’est une différence considérable. Contrairement aux serviettes commerciales contenant des produits chimiques et ayant une date de péremption, celles que nous fabriquons avec nos propres matériaux sont naturelles”, ajoute-t-elle. La formation a été très bien accueillie par les femmes, qui ont reconnu la pertinence de l’activité et salué la méthodologie utilisée. Pauline Bonkoungou, une des participantes, souligne : “Cela nous permettra non seulement de nous protéger, mais aussi d’économiser de l’argent”.
Avant même le début de la formation pratique, une causerie-débat sur le cycle menstruel a été organisée entre les formatrices, accompagnées d’un agent de santé, et les participantes. L’enthousiasme manifesté par les participantes est salué par Bibata Sinare, présidente de l’association Yiikri. Elle déclare : “Nous sommes satisfaites de leur implication. Elles sont déterminées et souhaitent toutes apprendre“.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet “Prévention des Violences Basées sur le Genre à l’égard des Personnes Déplacées Internes“, financé par l’ONG Voix Essentielles. Elle est l’initiative de l’association Yiikri est une contribution importante à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes déplacées internes. En leur offrant des compétences et des outils pour une gestion hygiénique des menstrues, l’association leur permet de vivre plus dignement et de participer pleinement à la vie sociale et économique.
Le Citoyen