Nous sommes au mois de juin, et beaucoup ont raccroché déjà avec les salles de classe, et de nombreuses d’initiatives sont développées pour occuper les vacanciers. Et dans la ville de Ziniaré, chaque vacance rime avec l’organisation des Maracana, qui sont des compétitions footballistiques de petits poteaux dans les différents quartiers.S’il est vrai que ce sport participe à l’epanouissement de la jeunesse, il est aussi important qu’on se penche sur les raisons de cette floraison fulgurante des Maracana mais sur les conditions dans lesquelles ces compétitions sont organisées.
Qu’est ce qui explique toute cette saga de Maracana, où chaque jeune ou chaque quartier veut disposer de son propre Maracana ? Est ce que ces compétitions sont encadrées par les instances de football ? Quels sont les enjeux de ces initiatives pour le football local ? Que faire pour mieux réguler l’organisation des tournois ?
Pour apporter des éléments de réponse à ces interrogations, une équipe de Yirimedia a tendu son micro aux acteurs du football de la cité de Naaba Oubri.
Lisez plutôt !
Né dans les campus ivoiriens, le terme est emprunté du mythique stade Maracana du Brésil. Guidé par le développement du football de précision et de la gestion de la pression, le Maracana était considéré comme tremplin pour la préparation des futurs craques du football grand poteau. A Ziniaré, une des villes réputés pour l’amour du ballon rond, c’est l’effervescence total en terme de compétitions Maracana. Pratiquement chaque quartier ou village organise sa chose ( compétition). Des compétitions ça et là avec des objectifs différents.
Ce qui explique le surnombre des Maracana ……..et les motivations derrière…..
Le football est connu comme étant l’activité qui mobilise, le plus dans le monde. C’est pourquoi, le Maracana, un pan du football est utilisé à diverses occasions, par différentes personnes, pour atteindre des objectifs différents. À Ziniaré certains organisateurs saisissent l’occasion pour se faire une notoriété et réaliser des bénéfices, à en croire bon nombre de observateurs. Lebamoé BOGNINI, premier vice-président de la League Régionale de Football du Plateau Central, est de cet avis. “Pour certains jeunes promoteurs, il s’agit de se faire un peu d’argent avec un parrain suffisamment riche pouvant couvrir les dépenses de l’activité et potentiellement les bénéfices à la fin. Pour les parrains, c’est une façon d’accroître sa visibilité pour leurs ambitions politiques”, confesse t-il.Entre Confit de leadership et concurrence malsaine, les Maracana veut son Maracana à lui.
Et selon Apollinaire Patointogsba Nikiema, promoteur de Maracana de la coupe Yaoré, à Ziniaré les gens aiment copier coller à en croire .” Ziniaré a un défaut, les gens ont toujours tendance à copier ce que les autres font de bon. L’orsque vous créez quelque chose et que ça prend, Tout le monde veut faire autant et souvent même pour vous rivalisez”, a t’il déploré . Le manque de moyens financiers pour organiser des tournois bien structurés et la crainte d’éventuelles affrontements entre supporters sont entre autres des raisons qui obligent certains promoteurs à se contenter seulement du Maracana. C’est l’exemple de la coupe de la jeunesse de Guilongou dont les prometteurs nourrissaient plus d’ambitions au départ du grand poteau.” Nous à Guilongou, on pouvait organiser une compétition grand poteau mais par faute de moyens on a préféré le Maracana qui demande moins de fonds (argent, NDLR). Aussi le grand poteau est une compétition généralement inter-villages et inter- secteurs, alors que dans certains villages les supporteurs ne sont pas fair-play. L’anecdote c’est en 2019 lors de la coupe du Maire , les supporters d’un village que je vais pas citer le nom ont vraiment compliqué la tâche au comité d’organisation. Je crois que c’est ce qui pousse les promoteurs à éviter les tournois grands poteaux à Ziniaré”, explique Mahamadou OUEDRAOGO allias Ibn Kaka Coach de l’équipe de Guilongou FC et co-promoteur de la coupe de la jeunesse de Guilongou.
Les implications footballistiques et sociales de la multiplicité des Maracana.
Le nombre élevé de marcana favorise l’animation de la ville selon Evariste COMPAORÉ, joueur de Guilongou FC, et observateur du football Oubritengalais.” La pluralité des Maracana à Ziniaré est une bonne chose pour la ville de Ziniaré d’autant que ça anime la ville et ça permet aux jeunes de plus se frotter”,a t’il rélèvé. Cependant, l’organisation tout azimut est préjudiciable aux joueurs et aux équipes. ” Les organisateurs des compétitions Maracana le plus souvent ne se concertent pas et donc il y’a souvent un problème de calendrier pour les équipes. Une équipe peut être appelée à discuter deux ou trois matchs une journée. Cette situation non seulement épuise les joueurs et diminue aussi leurs performances”, a t’il ajouté.
Du reste, le Maracana qui devrait être un tremplin pour la formation des joueurs qui aspirent à une carrière professionnelle ,se voit dévoyé selon François ONADJA, encadreur de football et coach formateur.” Il regrette cela en ces termes :”En dehors de la coupe Hamad Magui et celle de Maxime Soalla qui mise sur la formation à la base respectivement des minimes et des Cadets, ici à Ziniaré, quand on organise un Maracana, c’est pour que les gens viennent s’egailler et ça s’arrête là” . Lebamoé BOGNINI vit ce même regret: ” Le Maracana qui est conçu sur le jeu de précision et de pression devrait contribuer au développement du football grand poteau. Mais ici à Ziniaré à cause du manque de supervision d’encadreurs professionnels, des joueurs que je connais qui sont dotés de talents sur les terrains de Maracana se retrouvent totalement perdus sur les grands poteaux” a t’il expliqué. Mahamadou OUEDRAOGO note les bons points des compétitions Maracana:” Nos compétitions Maracana à Ziniaré ont révélé des joueurs comme Abdoul Aziz de Tamarin FC qui évolue maintenant à l’international, il y’a Messi de Wendique FC qui est actuellement au Sahel FC, à cela s’ajoute Loukakou et Richard Yaguibou de Guilongou FC qui évoluent en D3 et D2 du championnat national”.Mais en même temps, il apporte lui-même du bémol :”malheureusement les natifs de Ziniaré ont toujours du mal à s’imposer” a t-il affirmé.
Mahamadou OUEDRAOGO note les bons points des compétitions Maracana:” Nos compétitions Maracana à Ziniaré ont révélé des joueurs comme Abdoul Aziz de Tamarin FC qui évolue maintenant à l’international, il y’a Messi de Wendique FC qui est actuellement au Sahel FC.
Comment en tire profit pour le grand bonheur du football local ?
Comment est-ce que on peut convertir toutes ces insuffisances liées à l’organisation des Maracana quelle n forces,? C’est là toute l’equation, que chacun de nos interviewés a tenté de résoudre. “Pour une meilleure régulation des tournois Maracana à Ziniaré il est impératif que les acteurs s’organisent” propose Appolinaire Nikiema.” Dans la discipline du Maracana il est urgent pour nous les promoteurs de créer une fédération et une League Régionale de Maracana. À mon avis le Maracana ne relève pas du football grand poteau. Ce que nous faisons, profite plus à la ligue régionale de Football” a t’il proposé .Pour Evariste COMPAORÉ, il est impératif que les promoteurs de ce sport fédèrent leurs forces.” Pour améliorer l’organisation des Maracana à Ziniaré, il faut que les acteurs du domaine fassent une coalition pour fusionner leurs forces afin de règlementer les compétitions” Selon Lebamoé BOGNINI la solution passe inéluctablement par la coordination et la supervision .” Pour moi le premier levier qu’il faut appuyer c’est réguler l’organisation des Maracana à Ziniaré, c’est la coordination. Pour ça nous profitons demander aux prometeurs de se tourner vers la ligue régionale de football du Plateau Central qui est là pour les appuyer techniquement de façon gratuite”,a t’il suggéré.
Jacob OUEDRAOGO et Alassane OUEDRAOGO