Depuis le jeudi 11 août dans la nuit jusqu’à ce Samedi, Donsin dans la commune de Loumbila et les villages environnants connaît une perturbation dans la fourniture d’électricité. Pendant deux nuits consécutives la ville a été plongée dans le noir total, cette situation a occasionné également d’énormes dégâts chez les clients de la SONABEL.
Constat avec notre reporter !
Il est 8h30, ce 13 août 2022 au marché de Goué. Une matinée muette : à l’entrée du marché, à la station d’essence où il y a une forte affluence reste ceinturée par un sachet noir, signe indiquant la fermeture des lieux. Loin devant, des jeunes assis autour d’une table palabrent autour d’une table de café. En face de nous, se trouve une boutique où un enfant en train de nettoyer les carreaux. A notre vue, il accourt avec un accueil chaleureux. Nous ne sommes pas venus pour faire des achats, avons expliqué mais pour constater. Il fait d’un signe de main à son patron qui enjamba vite la voie passant devant sa boutique.
« Je suis très déchu de la situation. La SONABEL devrait nous prévenir. Vous voyez, dans la boutique il y a des produits que quand il n’y a pas d’électricité, ça se gâte. J’avais chargé des boissons et du dègue, mais avec la coupure, je suis obligé de jeter certains. Ça ne sera plus consommable. Il y a des produits quand il fait chaud, on ne pourra plus vendre » s’indigne Karim Sinaré, propriétaire des lieux. Dans son réfrigérateur, nous constatons déjà des sachets de yaourt ou de dègue bien gonflés, ce qui traduit leur caractère impropre à la consommation. Avec une mine froissée, il continue : « La SONABEL devrait nous avertir ».
Nous quittons la boutique de Karim Sinare, direction, un autre point de vente, là c’est une poissonnerie. Ici, c’est la situation est bien dommage. Une odeur nauséabonde nous accueille à l’entrée. C’est la désolation chez le tenancier. Trois congélateurs dans lesquels il y a des cartons de poisson. Le gérant joint son patron au téléphone pour nous. « La coupure d’électricité a occasionné une perte inestimable. Hier j’ai dû jeter 10kg de poissons. Aujourd’hui encore, il y a une forte probabilité que je jette une grande quantité plus que pour hier. Même si l’électricité est rétablie, on ne pourra pas vendre la majeure partie des poissons. Le goût va changer et ça ne sera pas bien pour la santé des consommateurs. C’est vraiment déplorable » déplore Hamado Ilboudo propriétaire de la poissonnerie. « Nous envisageons envoyer le reste des cartons à Ziniaré, sinon on va tout perdre » a ajouté le gérant.
Hamado Ilboudo n’est pas le seul à subir des pertes. A notre arrivée à la station située au centre du marché de Goué, c’est le même constat. Les clients qui veulent s’approvisionner en essence sont servis par cette phrase : « Pas de courant ».
Au niveau des services de télécom, les téléphones des clients sont en souffrance, et y séjournent en attendant le retour du courant électrique. « Mon téléphone s’est déchargé, je cherche en vain une source d’alimentation » explique une cliente. Les soudeurs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Le constat est amer dans les différents ateliers de soudure. Les coups de marteaux, de scierie et de meulage font place à un silence total. Certains ont carrément fermé leurs ateliers. A quelque 800m de là, au yaar de Donsin, c’est le même constat qui se dégage. Les maquis, après avoir passé une nuit morte, se réveillent avec un calme précaire. « Les clients se font rare, et on est obligé de payer des barres de glace pour mettre nos boissons », témoigne Yacouba Ouedraogo, un gérant de maquis situé à quelques encablures du Ya ar.
Issa Sidwayan