S’il y a bien quelque chose d’inédit voire d’inattendu, ce qui ne voudrait pas dire inespéré encore moins non-souhaité,dans le gouvernement I de Albert OUEDRAOGO.c’est bel et bien la nomination de BASSOLMA BAZIE.
Mais qui est l’homme ?
Surnommé le ‘’Général’’ par ses partisans, Bassolma BAZIE n’est plus vraiment à présenter. Il est simplement connu comme un grand leader syndicaliste, intransigeant sur la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs du pays, puisqu’ayant dirigé la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGTB) jusqu’à une époque récente où des déboires pendant le régime KABORE, sous la main de poigne de Ouaro, vont le conduire à rendre le tablier et être remplacé quelque temps après à la tête de la CGTB
De l’opportunité de sa nomination : piège aux théoriciens ?
La nomination de Bassolma BAZIE, il faut le signifier clairement, à notre avis, est à saluer surtout à ce poste. Il a à priori le mérite d’avoir accepté cette nomination. En effet, nous nous adossons à cette pensée du philosophe allemand Emmanuel Kant pour dire que «la théorie est absurde sans la pratique et la pratique est aveugle sans la théorie ». D’un point de vue théorique, Bassolma BAZIE a toujours défendu ses idéaux avec précision, concision et le tout assorti de propositions claires, quantifiables et mesurables. En voici, une belle occasion à lui offerte pour les mettre en application. « L’occasion fait le larron » dit-on.
Le ‘‘Général ‘’ est maintenant attendu aux pieds du mur. De la même manière qu’il est reproché aux généraux de l’armée burkinabè d’être des généraux de salon de cette même manière Bassolma BAZIE était un ‘’général’’ de salon. Il est maintenant attendu sur le terrain de l’action concrète.
Cependant aura-t-il les mains libres ?
La gestion publique, précisément la gouvernance est une question de système et d’équipe. Nous ignorons les clauses de son contrat, c’est à dire ce qui a motivé l’acceptation de la nomination encore moins la lettre de mission qui lui sera assignée. Toutefois sa crédibilité, son honneur et sa dignité dépendront de la qualité des reformes qu’il entreprendra ainsi que leurs mises en application.
Des leçons en perspective à retenir suite à cette nomination ?
Autant pour les politiques que pour les syndicats que ce soit les plus modérés aux plus radicaux, chacun pourra se faire sa petite idée après le passage de Bassolma BAZIE dans cette nouvelle équipe gouvernementale. Les syndicats pour nous faire comprendre qu’ils ne sont pas des rêveurs, des utopistes s’il réussit, à défaut ce serait une tache noire au-delà de la personne de Bassolma, qui sera sur la peau du monde syndical. Quant aux politiques, leurs regards sur les partenaires sociaux que sont les syndicats pourraient changer. Reconnaitre par exemple le mérite des syndicats et comprendre que leurs revendications sont réalisables, sans pour autant porter un coup à l’économie du pays si Bassolma arrive à traduire ses multipliés propositions en actes concrets. A l’inverse aussi, l’image du syndicat pourrait être écorchée n’en déplaisent à ceux qui pensent que le syndicat n’est pas à confondre avec un individu.
Tout compte fait, nous ne pouvons que souhaiter plein succès et bon vent à Bassolma BAZIE pour cette nouvelle mission qui promet d’être édifiante à tout point de vue !
Benjamin DAKUYO