Face à l’insécurité qui perdure dans la partie nord du pays, la coalition CCVC/NORD et les Mouvements « Sauvons le Yatenga », « Loroum Hobtam » ont exposé la situation aux hommes de médias de la région au cours d’une conférence de presse. C’était ce samedi 8 janvier 2022 au siège du MBDHP/Yatenga.
Avant de procéder à la lecture de la déclaration liminaire, M. Cheick Abdoul Dramane Ouédraogo de la CCVC/Nord, a fait observer une minute de silence en mémoire des victimes du terrorisme au Burkina Faso et en particulier celles de la région du nord. Dans le vif du sujet, la coalition a clairement mentionné que « la région du nord a connu ces dernières années des attaques terroristes aussi meurtrières les unes que les autres. » Pour la coalition tripartite, les plus dramatiques sont celles du 9 décembre ayant entrainé la mort de 14 VDP à You sur la RN 23 ralliant Ouahigouya à Titao, le 12 décembre à Ouindigui dont aucun bilan objectif et officiel n’est communiqué et le 23 décembre 2021 où 41 personnes dont Soumaila Ganamé alias Ladji Yoro, célèbre VDP du Loroum sont tombées sous les balles assassines des terroristes.
Les cas d’insécurité qui se répandent dans plusieurs villages et chefs-lieux de communes dans cette partie septentrionale du pays engendrent par ricochet des déplacements massifs de populations et une cherté de vie sans précédent dans lesdites localités. Selon les conférenciers, à la date du 30 novembre 2021, la région du nord totalise plus de 143.544 déplacés internes qui sont confrontés entre autres aux problèmes de logements, d’alimentation, d’accès aux soins de santé, de scolarisation des enfants. Les populations qui sont restées sur place, elles, manquent de quoi se nourrir, se soigner. « Les services sociaux de base ont fermé leurs portes et il est difficile de se faire soigner ni de s’acheter des médicaments. Le litre d’essence se négocie entre 1.500F et 2500F. Le kg de riz et le litre d’huile coûtent respectivement 750F et 1.500F quand il y en a », révèle le présidium.
En conséquence, la coalition exige des autorités certaines mesures telles que la sécurisation des villages en vue du retour des populations, le renforcement des capacités opérationnelles des FDS, la promotion et le soutien des initiatives de sécurité, la diligence dans le recensement des PDI, l’acquisition d’une réserve pour l’installation d’abris au profit des PDI, la lumière sur les dernières attaques surtout celle qui a emporté Ladji Yoro, l’approvisionnement de la ville de Titao et la scolarisation des enfants des PDI.
Tout compte fait,ce trio de la société civile prévient que si la situation ne s’améliore pas véritablement, « des manifestations publiques et d’autres formes d’actions seront engagées. »