FESTISOL 2021 à Ziniaré : La dynamique est portée par plus d’une trentaine d’associations qui sont réunies en collectifs locaux

Le Réseau Zoodo Actions et Solidarité (REZAS) organise du 06 au 27 novembre 2021 le Festival des Solidarités (FESTISOL)  à Ziniaré.À quelques heures du lancement de cette activité, une équipe de Yirimédia.com est allée à la rencontre de Hamado SIMPORÉ, président du comité d’organisation,et par ailleurs président du REZAS au siège de l’association. Dans cet entretien M.SIMPORE revient sur les préparatifs de l’événement,sur son historique et singulièrement sur le programme d’activités.

Lisez plutôt !

Hamado SIMPORE

 

Yimedia(Y.M): Pouvez-vous nous présenter le FESTISOL ?

Hamado Wendpayangdé SIMPORE(W.S): D’abord j’aimerais témoigner toute ma reconnaissance et dire mes remerciements à Yirimédia qui est un média en ligne, qui participe à l’éveil des consciences des citoyens et des citoyennes du Plateau central mais aussi un média qui, malgré les contingences du moment et des moyens s’efforce d’informer le Plateau central sur l’actualité locale et régionale. C’est à votre honneur. Et deuxièmement d’avoir pensé à notre organisation pour mettre en exergue cet évènement international et national qui est le Festival des Solidarités. Cela dit, il faut noter que le FESTISOL est d’abord un évènement français créé en France il y a plus de vingt (20) ans sous le vocable “Semaine nationale de la Solidarité Internationale“. Et vous n’êtes pas sans savoir que la région du Plateau central entretient des rapports d’amitié de longues dates mais surtout dans le cadre de la coopération décentralisée avec la région nouvelle Aquitaine. Donc, c’est à travers la dynamique de cette coopération que nous, acteur associatif du Plateau central avons eu le premier contact avec le Festival des Solidarités que nous avons jugé très important pour notre contexte également parce que ça permet de porter plusieurs messages à destination des publics encore non sensibilisés.
Pour me résumer, il faut dire que le Festival des Solidarités est un rendez-vous international européen mais aussi africain qui permet de donner aux citoyens et aux citoyennes des moyens d’agir pour un monde plus juste, pour un monde beaucoup plus équitable.

Y.M. : Pour cette année, quelles sont les innovations majeures?

W.S. : Alors, il faut noter que jusque là nous l’organisions en tant que Réseau (REZAS) mais depuis deux (02) ans, nous avons opté pour la mise en place de collectifs locaux FESTISOL. Donc, cela dit, l’innovation principale, c’est la mise en place de collectifs locaux FESTISOL à travers quatre (04) région du Burkina Faso en l’occurrence la région des Cascades, la région du Centre-Ouest, la région du Centre et la région du Plateau central. Dans ces chefs-lieux des régions, la dynamique est portée par plus d’une trentaine d’associations qui sont réunies en collectifs locaux et qui mènent des activités d’animation sur le terrain et à destination des publics.
L’autre innovation aussi est que nous organisons un grand concert en la date du 27 novembre, ce qui n’était pas courant dans le cadre du Festival des Solidarités même si ailleurs elle a une connotation festive ; ici, elle rime beaucoup plus avec des séances de réflexions, de débats, de questionnments. Et cette année nous avons décidé d’organiser un concert géant, notamment en Live en la date du 27 novembre.
Une autre innovation est qu’effectivement, nous allons toucher du public du niveau très très localisé c’est-à-dire jusqu’au niveau village, il y aura des séances d’animation et de sensibilisation à destination de ces localités là.

Y.M. : Est-ce que l’on peut déjà connaître le programme?

W.S. : Le programme est connu. Sans pour autant donner des dates, je peux dire déjà que le 06 novembre, nous avons la conférence de presse de lancement qui va connaître la présence de l’artiste Smarty, Smarty qui est quand même Prix découverte RFI 2013 ; Smarty qui est aussi un artiste qui défend les “causes perdues”, un artiste très engagé et sensible à ces questions de solidarité internationale. Il est aussi sensible à la thématique de cette année qui est << Inégalités sociales et pauvreté >> qui questionne le Burkina Faso d’aujourd’hui.
Et au delà de la conférence de presse, Smarty va animer une grande conférence publique sur la thématique des inégalités sociales et la pauvreté, le rôle et la contribution de la génération montante. Donc, vous voyez, c’est très important.
En dehors de ça, nous prévoyons un dialogue structuré entre les élus locaux et les organisations de la société civile (O.S.C.). Comme vous le savez, l’insurrection populaire de 2014 est le fruit de lutte menée de longue haleine par la société civile mais aussi portée par des partis politiques d’opposition si bien que aujourd’hui dans la gouvernance actuelle, les opposants d’hier sont aux affaires d’aujourd’hui et cela crée un peu des bruits, des chocs je dirais entre la société civile et les acteurs politiques du moment. Donc il apparaît nécessaire pour nous d’instaurer ces cadres de dialogue structuré entre les élus locaux et les organisations de la société civile pour discuter des problématiques qui nous sont communes, pour discuter des enjeux de développement et aussi pour discuter du raffermissement de la démocratie locale qui tend à mettre le citoyen au centre des décisions. Au delà de ce dialogue structuré entre les élus locaux et les O.S.C., nous prévoyons un dialogue inter-générationnel qui va se tenir à la cours royale de Ziniaré parce que sa majesté le Naaba Sanem de Ziniaré a décidé de nous accueillir et de nous ouvrir les portes de sa cour afin que la jeune génération, la génération montante aille à la rencontre de la sagesse, de nos cultures et de nos traditions et voir ce qu’il y a comme substance essentielle à prendre pour construire le Burkina Faso d’aujourd’hui et de demain. Nous avons également le dialogue interreligieux qui va connaître la participation des différentes obédiences religieuses, la religion catholique, la communauté musulmane, la communauté protestante et la communauté coutumière. Ils vont tous se retrouver pour parler de paix et de cohésion sociale et surtout comment la Jeunesse aujourd’hui dans ce contexte de la montée des incursions terroristes peut être des vecteurs et des acteurs de promotion de la paix et de la cohésion sociale. Donc, voici entre autres quelques activités que je peux citer, sinon que le programme est vaste. Là, c’est le programme pour le lieu d’encrage qui est la commune de Ziniaré. Mais chaque collectif en lui-même porte un programme spécifique qu’il va dérouler à l’échelle de son territoire c’est-à-dire de sa commune.

Y.M. : Au regard de l’importance de ce festival, quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de la population et plus précisément de la Jeunesse.
W.S. : Appel il y en a mais je pense qu’avant de lancer l’appel, je voudrais dire que c’est un festival qui est un peu différent des autres festivals ; il faut le signifier, sur le plan nominal déjà, il tranche avec les autres festivals : Festival des Solidarités. Ce n’est pas la solidarité au sens de l’entraide seulement mais c’est la solidarité au sens que ce qui se passe au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest peut avoir un impact sur moi qui vit dans la commune de Ziniaré ou bien sur moi qui vit dans la commune de Falangoutou ou de Ouagadougou ; Comment la dynamique du monde à l’échelle globale peut avoir un impact sur le local et comment nous en tant qu’acteur local, nous pouvons faire émerger des dynamiques locales, aussi petites soient-elles, qui peuvent avoir des impacts sur le global. Hors mis cela, ce festival a pour vocation d’amener les citoyens et les citoyennes à se questionner sur leur rôle et leur responsabilité pour un monde durable. Et quand je parle de la durabilité, ce n’est pas au sens de l’environnement seulement, ce n’est pas au sens du climat seulement mais c’est surtout au sens global dans nos actes de tous les jours : comment nous pouvons agir en pensant au futur, en pensant à préserver notre monde d’aujourd’hui pour les hommes de demain. Donc, c’est le sens du FESTISOL. Et vous l’aurez remarqué, ce n’est pas un festival purement cultuel mais c’est aussi un festival qui tend à mettre en place des cadres qui permettent aux citoyens de se rencontrer, d’échanger sur de vrais problèmes, sur de vrais questions pour enfin identifier des solutions ensemble.
Qu’est-ce que j’ai comme appel à lancer ? L’appel c’est d’inviter les acteurs institutionnels, les acteurs politiques mais aussi les acteurs du monde associatif à s’impliquer davantage dans la réalisation de ce projet commun qui est le Festival des Solidarités parce que sans eux, sans ces acteurs, il n’y a pas de Festival des Solidarités. Et je pense que les thématiques et les sujets abordés dans le cadre de cet évènement sont assez transversaux et touchent tous les secteurs de la vie socio-économique des populations africaines qu’il est important aujourd’hui de dire, le FESTISOL est le plus grand festival d’Afrique jamais connu jusque là qui se déroule sur la même période. Le FESTISOL a l’avantage de se tenir au même moment dans différents contextes social, politique mais aussi dans différents pays en même temps parce c’est dans onze (11) pays d’Afrique que se tient ce évènement. Mais aussi la France, mais la France des peuples je veux dire bien sûr, pas la France du système. Nous travaillons, nous collaborons avec la France des peuples, la France qui mène le même combat que les peuples africains de 2021.

Interview réalisée par Cheick OUEDRAOGO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
12 − 2 =