Filière anacarde: Guéguerre entre le ministère du commerce et le CIAB

Les acteurs du comité interprofessionnel de l’Anacarde du Burkina Faso (CIAB) ont donné de la voix ce mercredi 27 janvier 2021 à Bobo Dioulasso. A travers une conférence de presse les acteurs de la filière anacarde expriment leur mécontentement vis-à-vis du ministère du commerce. Au cours de cette conférence, les acteurs déclarent ne pas souscrire à la mise en place d’un système d’agrément professionnel dans la commercialisation de la noix brute de cajou au Burkina.

Tenu dans les locaux du CIAB cette conférence vise à interpeler le ministère du Commerce à reconsidérer les doléances émissent par les acteurs du comité interprofessionnel de l’Anacarde du Burkina Faso. En rappel, Le Comité Interprofessionnel de l’Anacarde du Burkina (CIAB) est une structure privée créée en 2015. En effet c’est une plateforme de concertation des trois maillons de la filière anacarde qui regroupe l’Union Nationale des Producteurs d’Anacarde du Burkina Faso (UNPA-BF) créée en 2013, l’Association Nationale des Transformateurs d’Anacarde du Burkina Faso (ANTA-BF) créée en 2012 et l’Union Nationale des Commerçants et Exportateurs d’Anacarde du Burkina Faso (UNCEA-BF) créée en 2016. Selon le secrétaire général adjoint du CIAB, monsieur Ibrahim Sanfo, l’objectif principal que poursuit le CIAB est la promotion de la filière anacarde et l’épanouissement de ses membres. Pour lui le comité s’est assigné à un certain nombre de mission avec la collaboration du ministère du commerce. « Nous avons mis en place une cellule de réflexion et  nous avons adoptés une politique de prélèvement sur les exportations et réexportations de la noix brute de cajou au Burkina Faso avec le concours du Ministère en charge du Commerce. Suite à de multiples actions de plaidoyers, un mécanisme sur le prélèvement est alors instauré. En l’espace de deux campagnes, près de six milliards ont été collectés (2018-2019) », confirme-t-il. Pour les acteurs de la CIAB, le ministère du commerce, en mettant en place une autre structure de l’Etat (le Conseil Burkinabè de l’Anacarde (CBA)), n’a pas respecté les accords car ils estiment que les fonds prélevés devraient être cogérés par le CBA et le CIAB pour le développement de la filière. Ainsi, ils trouvent que le CBA s’est substitué à sa mission. « Nous constatons vraiment avec amertume qu’après une année d’existence, les réelles préoccupations des acteurs sont loin d’être prises en compte par le CBA ; rien de substantiel n’a encore été réalisé », Peut-on lire sur leur déclaration.  De même le CIAB rejette la mise en œuvre du système d’agréments professionnels pour l’exercice de l’activité de la commercialisation des produits du cajou entreprit par le CBA. Selon le comité, les conditions n’ont pas été réunies pour la mise en place de ces agréments car les acteurs directs n’ont pas été pris en compte.  le CBA œuvre plutôt à se pérenniser en développant des stratégies pour renflouer ses caisses au détriment du bien-être des acteurs de la filière anacarde, expliquent les mécontents.   Le CIAB n’acceptera pas qu’un quelconque partenaire ou quelconque fonds vienne perturber le fonctionnement harmonieux de la filière anacarde. « Nous soulignons que nous sommes une structure totalement privée indépendante du Ministère en charge du Commerce. Cette conférence n’est qu’un début, si rien n’est fait, d’autres actions pourraient être envisagées telle que la saisine de l’autorité de régulation pour nous clarifier la situation », conclut-il.

                                                                                                                                         Dramane FAYAMA

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