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Depuis le 2 juillet 2025, la province de l’Oubritenga porte officiellement le nom de Bassitenga. Une décision historique adoptée en Conseil des ministres, qui selon les initiateurs vient inscrire davantage les réalités culturelles dans l’appellation des entités administratives du pays. Qu’est ce qui justifie le choix de Bassitenga au détriment de Oubritenga ? Que symbolise ce changement ? Yirimédia a tendu son micro aux citoyens de Ziniaré devenu  Bassitenga pour recueillir leurs réactions, entre adhésion enthousiaste et réserves nuancées.

BASSITENGA image d’illustration by IA

« Un retour aux origines et à la vérité historique »

Pour Tahirou Zongo, activiste et ressortissant de Guiloungou, ce changement est salutaire :« Depuis belle lurette, le peuple éveillé voyait que les noms donnés par les colons ne reflétaient pas la réalité voulue par les autochtones, sur le plan culturel et coutumier. Le nom Bassitenga relate l’histoire réelle de notre ancêtre Bassy, qui est à la base de la venue de Naba Oubri, petit-fils de Bassy. C’est tout à fait normal qu’on nomme Bassitenga au lieu d’Oubritenga. Ce changement valorise nos vraies origines. »

Tahirou ZONGO activiste et ressortissant de Guiloungou

Un avis partagé par Bambingnele Ouedraogo, homme de lettres et de culture, qui y voit aussi un souci d’harmonisation administrative :

 

 

Bambingnele Ouedraogo, homme de lettres et de culture.

« Le changement du nom de la province est consécutif à celui de la région. Région Oubri, province Oubritenga, cela aurait été redondant. Bassitenga, dérivé de Bassy, personnalité traditionnelle emblématique, vient donc à point nommé.

 

Entre cohérence linguistique et questionnements sur le nom de la région

 

D’autres voix, comme celle d’Abdoul Ouahab Dialla, leader associatif, saluent la cohérence linguistique du nom Bassitenga, mais s’interrogent sur le choix du nom de la région :

« Le passage de Oubritenga à Bassitenga ne me pose pas de problème majeur, car ce nouveau nom reste cohérent avec nos réalités linguistiques et culturelles. Toutefois, pour la région, Oubritenga aurait été plus représentatif que Oubri. Plus porteur d’histoire, plus harmonieux à l’oral. Je propose donc qu’on revoie le nom de la région pour préserver notre patrimoine. »

Des regrets et des appels à l’inclusion des populations

Moins enthousiaste, Célestin Danem, professeur de lycée, regrette et reste nostalgique à l’ancien nom :

 

« J’aurais préféré que l’on conserve le nom Oubritenga, plus connu et plus ancré dans notre mémoire collective. Même si l’histoire de Oubri peut être racontée avec subjectivité, elle est partagée par tous. Ce que nous espérons maintenant, c’est que ce changement s’accompagne d’actions fortes qui renforcent notre unité. De Absouya à Wogodogo, en passant par Bêta et Ziniaré, Oubri a laissé des empreintes historiques visibles jusqu’à ce jour. À titre d’exemple, à Absouya, il y a encore les traces de ses pieds sur les granites, que chacun peut aller voir de ses propres yeux.

Célestin Danem, professeur des lycées.

En toute honnêteté, je pense que la grande majorité se reconnaîtra davantage dans « Oubritenga » que dans   « Bassitenga »

 

Un symbole fort d’ancrage culturel et identitaire

À l’inverse, pour Jeanne Kaboré, coordonnatrice départementale des femmes de Ziniaré, le choix de Bassitenga est un acte de fierté historique comparable à ceux des grandes nations :

« Cette initiative s’inscrit dans l’histoire des grandes nations. Les États-Unis ont baptisé leur capitale Washington, Israël tire son nom d’un patriarche. Ces choix reflètent un ancrage dans l’histoire et la fierté nationale. »

Elle ajoute :« Bassitenga sonne comme un retour aux sources, une réappropriation de notre histoire et de notre espace. Ce nom évoque le lien profond entre le peuple, ses ancêtres et le sol qu’il habite.”

 

Un message fort pour l’avenir

Enfin, Oscar Blaise Ilboudo, desormais Bassitengalais vivant au Sénégal, y voit un pas important vers le développement endogène et l’unité sociale :

« Nous devons nous assurer que les variables du développement sont avant tout endogènes. Bassitenga est bien plus qu’un nom : il représente une identité séculaire qui magnifie les fils et filles d’une même maison. Le gouvernement vient d’envoyer un message fort à l’unité et à la promotion du vivre-ensemble.

Blaise Oscar Ilboudo, bassitengalais vivant au Sénégal.

Un nom, une histoire, un débat toujours ouvert.

Entre enthousiasme, fierté retrouvée et interrogations légitimes, le changement de nom de l’Oubritenga en Bassitenga ouvre une nouvelle page de l’histoire locale. Reste à voir comment cette symbolique forte sera traduite dans les actes de développement et dans la mémoire collective des générations futures.

La rédaction

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